Challenges ahead

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Challenges ahead 2560 2329 digiVolution

Chers Lectrices et Lecteurs,

Nous avons le plaisir de vous adresser la 109ème dVNews (06-2025). Pour digiVolution comme pour beaucoup d’autres entreprises, 2025 aura été très compliquée. Merci à celles et ceux qui nous ont soutenu et pour les lecteurs qui estiment que notre engagement de fond (oui… déjà 5 ans) le mérite, merci pour vos dons de soutien via notre QR-Code Twint ci-dessous ou sur le compte CH05 0076 00H 5511 5007.

Pourquoi soutenir digiVolution ? Depuis 2020, nous offrons bénévolement notre travail à la Suisse. Nous décryptons la mutation numérique, alertons les décideurs quant à ses conséquences et proposons des solutions.

NOTRE BILAN 2025


En 2025, nous sommes à nouveau intervenus à de nombreuses reprises en public et dans les coulisses politiques et économiques pour expliquer les conséquences de la mutation informationnelle, plaider pour une souveraineté numérique « smart » et inspirer des solutions dans ce monde que l’acronyme VUCA (Volatile, Uncertain, Complex, Ambiguous) décrit toujours aussi bien. Et nous avons investi de gros effort dans le projet des CyberPatrouilleurs qui deviendra réalité en 2026.

Gagnés grâce à digiVolution et au savoir qui y est produit, nous avons eu avec dVCyberGroup le privilège de travailler sur des mandats clés. Nous avons notamment livré une nouvelle stratégie cantonale de cybersécurité, contribué à la sécurité de l’Eurovision et assisté un canton à déterminer le degré de cybermaturité de ses nombreuses institutions sociales.

Finalement,  digiVolution a été invitée à s’exprimer à la World Internet Conference à Wuzhen en Chine. Notre conclusion après ce voyage est simple : en Suisse et en Europe, après 40 ans d’opulence et de miracle social, si nous continuons sur le même chemin, nous n’avons aucune chance face à ce bulldozer. De rapides et profonds changements culturels (comment on se comporte), structurels (comment nous sommes organisés) et de processus (comment nous travaillons) sont impératifs. Il en va de la survie de notre modèle et de notre prospérité, mais dans une approche de saine et respectueuse compétition, non de confrontation stérile. Nous devons juste être meilleurs !

 

En 2025 aura aussi été l’année de l’élargissement de la présence internationale de digiVolution avec la nomination de notre fondateur au Conseil d’administration de la Chambre arabo-suisse du commerce de l’industrie CASCI. But : contribuer au rayonnement de la Suisse dans cette partie du monde qui compte près de 450 millions de personnes.

BILAN EXTERNE 2025


Commençons ce bilan par sa conclusion. La situation en cette fin d’année est telle, qu’elle nous a inspiré cette phrase : « Avant on a maché sur la Lune, mais désormais on marche sur la tête ». En février 2025, nous demandions ce que nous réserverait cette année. L’ampleur a largement dépassé nos craintes. Résumons cela en cinq points.

Infodominance Sous la poussée des géants américains et chinois de la tech, la vassalisation informationnelle de l’Europe progresse rapidement. Sans mesures intelligentes et massives, les velléités européennes de souveraineté numérique resteront sans lendemain. Il suffit de gratter le mince vernis de la sovereignty mania ambiante. Même si le Chef de l’armée a tenu des propos forts par rapport à Microsoft et que l’armée renonce à travailler avec Palantir, les progrès vers une souveraineté numérique sont très insuffisants. Et le décevant rapport du Conseil fédéral n’y change rien. Pourtant la Suisse dispose aussi de nombreux champions dont elle pourrait s’insiprer, à l’exemple de  Proton, Infomaniak, Threema, ou encore Sharekey.

Intelligence artificielle La pluie d’argent que nous avions annoncée est devenue déluge. De nombreuses voix craignent l’éclatement d’une bulle de l’IA. Au-delà des sommes ahurissantes qui alimentent la course à la domination d’une poignée de nations et d’entreprises, la réponse à la question « parviendrons-nous à maîtriser la bête ? » tend dangereusement vers le « non ». Quelle place restera-t-il pour l’Europe et la Suisse entre une Chine hyper travailleuse et disciplinée et une Amérique qui confond World Wide Web avec Wild Wide West et qui punit tous ceux qui tentent d’imposer un semblant d’ordre pour se protéger ?

Liberté menacée – Ces dernières semaines, l’UE a tenté de passer en force son Chat Control, le scannage de toutes les messageries, y.c. chiffrées… qui ne le seraient alors plus. L’UE abuse de la lutte contre la pédocriminalité pour établir en douce une surveillance de masse. Et qui bénéficiera de cette manne informationnelle non protégée ? Les États qui espionnent, les géants de la tech qui font commerce de nos informations et les (cyber)criminels. La Commission a été freinée dans son élan, mais elle n’a pas encore perdu. Et en Suisse aussi, la soif de contrôle conduit notre administration à s’attaquer à la sphère privée. Si le durcissement de la surveillance postale et des télécoms a été stoppée ce printemps, elle reviendra par une autre porte.

Affaiblissement du droit – La Russie est sans conteste menaçante, mais qui nous malmène le plus en ce moment ? Les grandes puissances sont en mode power politics. Pour se défendre elles savent utiliser le droit, mais en attaque, plus rien ne les retient et la récente affaire Jacques Baud pilotée, par une administration européenne hors contrôle illustre parfaitement les risques. Même quand il a raison et le droit pour lui, le petit plie. Le cas Thierry Breton confirme également cet affaiblissement de l’état de droit. Dans de telles circonstances, l’avenir d’une Suisse indépendante et neutre s’annonce compliqué.

Politique de sécurité – Lors de la publication du rapport de politique de sécurité 2021 nous avions réclamé que ce document laisse la place à une stratégie qui regarde vers l’avant avec des mesures concrètes. C’est chose faite, mais face aux défis de la désinformation et de la souveraineté numérique, la réponse c’est la création de groupes de travail [1,2] ? La Suisse affronte un conflit hybride ouvert dans l’espace informationnel et économique et elle répond par des groupes de travail…? Et Berne commet une fois de plus le péché de nombrilisme. Comment en effet construire une maison sans fondations solides. Les Suisses et les Suissesses ne doivent pas être juste informés et sensibilisés… il doivent être des acteurs de leur sécurité. Comme le colibri qui s’attaque à l’incendie avec ses trois gouttes d’eau, toute personne vivant en Suisse doit faire sa part. L’initiative « service citoyen » était une chance d’au moins y réfléchir. Elle a été balayée et ne nous a rien appris. Et la stratégie n’aborde pas non plus la question des moyens.

HORIZON 2026


En février 2025 nous demandions s’il faudrait s’aligner et céder une part de notre souveraineté ou tracer notre route entre les éléphants en veillant de ne pas se faire écraser. La question est plus actuelle que jamais et 2026 sera l’année de tous les dangers pour la Suisse. Indépendance et neutralité sont à la croisée des chemins. Après avoir vécu abondance et prospérité dans un monde ordonné et prévisible, un monde agressif et chaotique s’ouvre devant nous.

La mutation informationnelle est un formidable accélérateur et la Suisse ne peut pas simplement continuer comme avant. A la lumière des récents développements, nous avons identifié quatre priorités.

  • Gouvernance – Le système politique de la Suisse, hérité du 19ème siècle doit être adapté au rythme d’un monde désormais sous stéroïdes numériques.
  • Souveraineté– Recouvrir la maîtrise de notre infoespace est impératif. Oui, ce sera difficile, mais ne rien faire, c’est abandonner nos libertés et jeter la démocratie aux orties.
  • Résilience – La préparation matérielle est inutile si la population s’effondre, que l’inculture, l’irrespect, la violence et le délestage cognitif dominent. C’est pour nos cerveaux qu’a lieu aujourd’hui déjà la principale bataille.
  • Agilité – Pendant que l’inflation législative et moralisante nous paralysent, les autres foncent. Il faut rétablir un libéralisme intelligent et faire confiance aux entrepreneurs, les seuls à créer de la richesse.

La mutation numérique est en marche et balaie tout. En 2026, la Suisse accélérera ou sera définitivement dépassée.  Notre administration est riche de nombreux talents qui n’ont cessé ces dernières années d’alerter sur des défis qui ont désormais pris pied dans notre maison. Nous disposons des meilleure universités et avec nos excellentes entreprises, la Suisse pointe depuis des années en tête de l’innovation…

Comment diable avons-nous malgré tout pris un tel retard ?  Quelle catastrophe faudra-t-il pour enfin prendre le taureau par les cornes et prendre la mesure des défis de la mutation informationnelle ?


Voilà pour cette 109ème édition. Nous espérons qu’elle vous a, encore une fois inspirés et vous souhaitons, malgré les circonstances, une année 2026 couronnée de succès.


Merci pour votre confiance.
Ensemble, renforçons la résilience et la souveraineté informationnelle de notre pays.


 

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