Global Digital Risk Assessment Needed

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Voici les dV-News 15-2023 et leur sélection d’articles et liens.

«Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font» (Luc 23:34)

Qui aurait pensé qu’un billet de digiVolution commencerait un jour par un passage de la Bible, celui où Jésus s’adresse à Dieu en faveur des soldats romains qui viennent de le crucifier? 1945 ans plus tard, le 16 juillet à 5h 29min 45s explosait à Los Alamos la première bombe atomique de l’histoire: Trinity. Son inventeur, Robert Oppenheimer, fait aujourd’hui l’objet d’un film soutenu par la critique. Trinity a certainement précipité la reddition des forces japonaises le 15 août 1945, mais la tragédie des bombardements d’Hiroshima le 6 août et de Nagasaki le 9 août ont convaincu Oppenheimer du potentiel ravageur de ce type d’arme. Il a été ainsi une des premières voix à s’opposer à la course aux armements nucléaires durant la guerre froide.

La bombe a provoqué une véritable disruption géopolitique. L’équilibre de la terreur qui s’en est ensuivi, dès lors que les Russes l’avaient acquise peu après, a empêché les blocs occidental et soviétique d’en découdre directement. L’excellent dossier spécial Oppenheimer du Bulletin of the Atomic Scientists illustre parfaitement les enjeux de cette période et ce domaine qui, rien qu’aux USA, absorbe toujours des sommes astronomiques.

Quel rapport avec la mutation numérique?

Et si cette mutation représentait, certes dans des conditions très différentes, un risque similaire aux armes nucléaires? Une question indéniablement provocatrice, mais nécessaire. Est-ce que la somme des risques associés à la mutation numérique pourrait constituer pour l’humanité une menace (rampante) de même ordre que les armes nucléaires? Rampante, car au contraire de ces armes de destruction massive qui pourraient ravager la Terre en quelques minutes, les dangers et menaces liés au numérique devraient se concrétiser différemment. Pour le Secrétaire général de l’ONU l’ordre de magnitude des risques est cependant comparable et il craint en particulier une interaction incontrôlée entre les deux. Comme l’a fait le Forecasting Research Institute une réflexion approfondie ne serait pas de trop, car en l’état on oscille entre toutes sortes d’hypothèses et de peurs souvent irrationnelles.   

Comme évoqué dans de précédents billets, trois catégories de personnes se distinguent par rapport à la mutation numérique: les technobéats qui croient que la technologie résoudra tous les problèmes (oubliant aussi son rôle dans la situation actuelle…), lestechnoneutres qui consomment les produits et services IT sans trop se poser de questions et les technosceptiques qui considèrent la technologie avant tout comme un risque, les plus fanatiques voulant tout réglementer, voir revenir à l’âge de la pierre. Et il y a bien sûr entre ces trois catégories toute une série de variations que nous laissons à l’imagination de nos lecteurs. Ce qui est intéressant, c’est la constante entre ces catégories: le manque complet de connaissances pour valider ou invalider les croyances, peurs et approximation des uns et des autres. En bref, la société ne dispose d’aucune analyse dynamique et partagée des risques pour les qualifier de manière objective. En conséquence, les États agissent ponctuellement et sans répondre aux inquiétudes des entreprises et des travailleurs. La résultante est une fuite en avant. Face aux risques systémiques potentiels attachés à la mutation numérique, cette passivité de la société et des politiques est irresponsable. Une analyse globale et sérieuse des risques de la mutation numérique est impérative.

Et est-ce trop demander que notre Conseil fédéral établisse et conduise une politique générale en phase avec la mutation numérique? Peut-être comprendrions-nous par exemple pourquoi la Suisse ne prend pas part à la déclaration sur l’avenir de l’Internet…!

Petit cyber-digest

Les sujets qui ont retenu notre attention durant les deux semaines écoulées.

  • X – Décidément, le petit oiseau bleu aura été méchamment malmené par son imprévisible propriétaire. Celui-ci va-t-il en faire un nouveau succès comme SpaceX ou précipiter dans le caniveau son jouet à 44 milliards? Twitter était une source reconnue d’information, désormais les trolls peuvent, pour une somme modique, y diffuser, sans règles et sans contrôle, n’importe quels contenus. On verra si Musk arrive, avant que tout le monde se lasse de ses frasques, à en faire l’instrument qu’il a esquissé. Quelle que soit l’issue, nous suggérons déjà deux leçons: 1) que nos législateurs établissent un cadre légal afin que les conditions générales des fournisseurs de services soient simplifiées et 2) un mécanisme obligeant les utilisateurs à les lire et à les comprendre avant de se rendre dépendants en totale ignorance, de responsabilités qui les dépassent. Et vous, chers Lectrices et lecteurs, quand avez-vous lu complétement ces clauses?
  • Cybermenace – Avec l’attaque contre Microsoft, comme celle qui a touché Xplain, on constate que minimiser (ou l’envie de les cacher?) les conséquences en cas de cyberincident reste une tendance dominante. À la fin toutefois, les soucis s’avèrent toujours bien plus sérieux qu’annoncé. Un peu d’honnêteté et d’humilité dans la communication de crise seraient les bienvenus. Autre constat de la quinzaine, les acteurs malveillants deviennent paresseux ; ils préfèrent s’épargner la gestion complexe d’une instance de chiffrage et appliquent de plus en plus la méthode encryptionless extortion attacks. Certes, un souci de moins pour les victimes, mais cela permet aux agresseurs de multiplier une forme d’attaque plus simple à gérer.
  • QUANTUM – Si les annonces des Coréensse confirment (il y a encore des doutes) au sujet d’une possible supraconductivité à température et pression ambiantes, alors une formidable accélération vers un ordinateur quantique commercial va avoir lieu. Un dernier avertissement pour passer à une cryptographie post-quantique, car une donnée chiffrée volée aujourd’hui sera décryptée demain.

BOOKS & REPORTS

Voici les livres et publications d’intérêts découverts durant nos recherches des dernières deux semaines.

En bref

▶︎ Maison Blanche – Les initiatives  cyber se bousculent avec un programme d’étiquetage cybersécurité pour les appareils intelligents et des entretiens avec l’industrie de l’IA pour l’engager sur un chemin vertueux (à notre avis naïf)  afin de protéger les consommateurs américains…

▶︎ OPSEC – Et encore des soldats tués pour n’avoir pas compris les multiples pièges qu’on peut leur tendre avec un smartphone. Cette fois via Tinder.

▶︎ ChatGPT deviendrait bête – On croyait que le temps profiterait à sa qualité, mais des chercheurs  ont montré que le comportement de ChatGPT se dégrade au lieu de s’améliorer.

▶︎ Habitant typique de la Suisse – Voilà comment une IA nous voit: peu de femmes et une population tout sauf jeune.

Le télescope James Webb fête son premier anniversaire, continue de fasciner les scientifiques et de rapporter des vues étonnantes de l’univers. À quand des discussions enfin sérieuses sur ses autres habitants?  En tout cas les observations de phénomènes inexpliqués sont nombreuses et le débat s’enflamme aux USA avec un témoignage devant le Congrès (voir la cartographie de la RAND Corporation) alors que ce même Congrès entend promouvoir l’espace – qui trône au centre de la mutation numérique – en tant que partie des infrastructures critiques.

Nous vous souhaitons une enrichissante découverte des articles et liens sélectionnés et nous réjouissons de vous retrouver bientôt.

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